Projet Génésis

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  L'aube venait à peine de se lever, mais le Conseil Impérial tenait déjà séance. La convocation avait surpris la plupart des membres, et certains étouffaient des bâillements. Un amiral terminait même de corriger sa tenue, un peu débraillée, sans compter les visages mal rasés, ou, en un cas, ensanglantés d'une tentative de rasage rapide.
  Enfin, Glix Imperator entra dans la salle. Il tenait un holo-parchemin officiel de l'Empire. Il s'assit en bout de table, et déroula le document, afin que tous le voient.
"Messieurs, dit-il, j'ai rassemblé le Conseil afin de rétablir la situation impériale dans cette Galaxie, nommée par le présent document Deltoria, en hommage à l'Amiral Deltoria, qui, lors de la bataille du Siège, à réussi à nous dégager la voie en lançant son croiseur contre les rangs ennemis. Son sacrifice nous a permis de faire retraite en bon ordre. Mais l'échec de notre attaque nous place dans une situation difficile. Veuillez me faire vos rapports sur vos secteurs d'administration. Commençons par la Flotte. Grand Amiral Fylnar ?

  Le Grand Amiral se leva, et afficha un hologramme tactique de la flotte au centre de la table. Il avait réussi, en bon soldat, à venir en uniforme complet, bien que légèrement chiffonné.
  -Nos effectifs ont chuté. Nous avons perdu un bon nombre de chasseurs et de bombardiers, ainsi que près de la moitié de nos croiseurs. Les vaisseaux qui sont revenus nécessitent presque tous des réparations, mineures ou majeures. Nous estimons avoir perdu également une centaine de croiseurs dans l'hyperespace, suite aux dégâts à leurs propulseurs. Sans compter l'Imilisk de l'Amiral Deltoria, qui a percuté une dizaine de croiseurs ennemis avant d'exploser, en détruisant au mois un trentaire d'autres pour percer leur encerclement. Bref, nous sommes affaiblis, mais pas sans défense.
  -Merci Grand Amiral. Pour ce qui est des chasseurs, Amiral Tark ?

  Un autre homme se leva, plus petit et musclé que le grand officier. Il avait le physique type du pilote de chasse, et pour cause. Il commandait directement ses escadrons depuis son chasseur, modifié pour intégrer un écran tactique !
  -Nous avons perdu la moitié de nos escadrons de chasseurs dès le premier assaut, à cause de leurs défenses. Puis, un quart contre les autres chasseurs. Nos intercepteurs ont mieux tenu, et nous en avons perdu seulement un tiers. Ils ont causé des dégâts énormes aux mouches, pardon, aux chasseurs ennemis. Nos bombardiers ont tous péri par contre, car ils s'en sont pris aux défenses, sans grand résultat. Le point positif, c'est que les intercepteurs laissés en arrière ont presque tous réussi à revenir par l'hyperespace. L'escadron Delex par exemple, qui occupait un Oméga, est parvenu à rentrer sans encombre. L'escadron Jilaah par contre n'est pas revenu. Donc, au total, notre force est minime, mais assez puissante pour défendre nos possessions actuelles, le temps de reconstruire une flotte ou d'appeler une flotte de la Galaxie Impériale. Nos Renégats me manquent pour tout dire, termina le pilote en souriant.
  -Je comprends, répondit Glix Imperator, mais admettez que ces vaisseaux sont plus adaptés. En parlant d'abord de l'hyperespace. Iggelius, vous avez réussi à stabiliser les propulseurs ?
  -Oui Divin, dit le savant en se levant. Nous avons corrigé les réglages...Il nous aurait fallu de vrais tests, cela aurait permis d'éviter des pertes.
  -Je sais Iggelius, mais nous n'avions pas prévu cela. A présent, nos possessions. Commandant Legunja...On peut savoir de quelle façon nous avons à présent dix planètes au lieu d'une ?

  Le Commandant pris la parole du ton gêné de celui qui ne sait pas s'il a commis une faite ou bien s'il a accompli un exploit. Surtout que rien n'était de sa faute.
  -Eh bien, Divin, en sortant de l'hyperespace, certaines flottes se sont un peu égarées, à cause de la confusion qui régnait parfois lors de la retraite. Et nous avons constaté que neuf de nos groupes d'assaut terrestre manquaient à l'appel...Ils avaient suivi leurs croiseurs d'escorte et étaient sorti d'hyperespace près de planètes étrangères. Et, ben...Quand ils ont vu qu'il n'y avait personne...certains ont cru qu'il ne restait rien de la Flotte, d'autres ont simplement voulu une base temporaire...et...ils ont donné l'assaut et conquis les planètes. Ce n'étaient que des planètes éloignées, sans importance après tout. Il suffit d'un P51 et de deux Corvettes d'assaut, avec quelques troupes terrestres pour en prendre une...
  -Et c'est ce qu'ils ont fait, le coupa Glix Imperator.
  -Oui Divin. Et quand nos forces ont été "récupérées", nous avons acheminé de quoi installer des Contrôles Planétaires, des industries et des chantiers spatiaux, des camps d'entraînenent....et voilà.

  Legunja se rassit, toujours un peu gêné. Un autre homme se leva. Le teint pâle, les cheveux blancs, tout collait avec sa grande blouse blanche, qui cachait opportunément son pyjama.
  -Outre ces installations, nous avons également apporté des hôpitaux, des écoles impériales et nous avons entamé la construction de cités modernes sur trois planètes, encore sauvages et dont les populations peinaient à survivre. Leurs réactions ont été prudentes, mais enthousiastes. Les planètes qui ont résisté, celles conquises par le Judicator, le Nebulus, le F'd'r'Iit et le Topkan, sont encore hostiles, mais pas tellement. Il semblerait que les populations ne cautionnent pas vraiment leurs gouvernements antérieurs.

  Le médecin, porte-parole du secteur Civilisation Impériale en charge des peuples, reprit son siège.

  Glix Imperator attendit, puis leva l'holo-parchemin pour le montrer à tous.
  -Par le présent décret impérial, j'annonce la création d'un Imperium Galactique dans la Galaxie Deltoria. J'en prends directement la tête. Il se compose de nos dix planètes, et est dirigé depuis Baltomire, renommé en Centre Impérial. La Flotte Impériale d'origine étant retournée dans la Galaxie Impériale, une Flotte Impériale de Deltoria est créée. Nous accueillerons en tant qu'alliés les seigneurs de guerre ou les chefs de coalitions planétaires qui en feront la demande, et ils seront incorporés au commandement impérial. Nous changeons de stratégie à partir de maintenant. Plutôt que d'attaquer le Siège, nous prendrons les autres secteurs de la Galaxie Deltoria.


  Ainsi naquit l'Imperium Galactique.

  Une annonce parvint rapidement aux diverses autorités de la galaxie :

                                                                         Imperium Galactique.
                                                                                     [IG]

L'Imperium Galactique de la Galaxie Deltoria accepte ceux qui veulent rejoindre le combat impérial. Reportez-vous au formulaire disponible sur l'holo-site de l'Imperium.
                                         L'Imperium a pour but le contrôle de cette galaxie par l'Empire.

                                   Contactez directement les Diplomates Impériaux par Holo, adresse : Glix

Dans l'espace, le tunnel de lumière blanche s'ouvrit près du Centre Impérial de la galaxie Deltoria. Une petite navette en sortit rapidement, avant que le Passage d'Iggelius se referme.
  Très vite, le vaisseau se dirigea vers la planète. A son bord, le silence régnait. Deux personnes en particulier gardaient un calme olympien, sous un visage serein. Toutefois, cet air masquait leur concentration extrême et leur tension. Le premier était un mâle Gandawisk, une espèce semi-humaine, de type reptilienne. Son corps était en grande partie de type humain, à l'exception de sa peau écailleuse et verte émeraude, et d'un petite crète sur son crâne dégarni. Le second était par contre totalement humain. Il avait un peu plus d'une dizaine d'année, et malgré son masque de sérénité il laissait transparaître quelques émotions : de l'excitation, de l'appréhension et surtout de la curiosité.
Le trajet se termina dans silence le plus complet, à l'exception des ordres et des demandes du pilote de la navette. Muni des autorisations les plus hautes, celui-ci en profita pour occuper une place proche du Palais Impérial, sur un petit astroport bien équipé et calme. Les deux étranges passagers descendirent en saluant le pilote d'un geste, et s'engouffrèrent dans les corridors immenses du Palais.
  D'un pas rapide mais toujours en conservant leur air serein, ils parvinrent jusqu'à la Chancellerie du Palais. L'assistant, lorsqu'il les vit, s'empressa de faire venir son supérieur, le Chancelier. Ce dernier accourut, et donna immédiatement une clé aux deux étrangers, qui n'avaient toujours rien dit. Le silence, dans leur environnement, devenait assourdissant. Une lueur de soulagement passa sur les traits du Chancelier.
  Les deux personnages gagnèrent la pièce dont ils avaient la clé. Tout le monde, du simple serviteur au soldat de la Garde Impériale, s'écarta sur leur passage. Le Gandawisk ouvrit la porte en introduisant la clé dans la serrure. Un "wishh" accompagna l'ouverture du panneau de métal. Le jeune garçon alluma la lumière et contempla d'un air ravi la chambre. Deux lits se tenaient dans un coin de la vaste pièce, et à côté un passage menait vers la salle de bain. De l'autre côté, une sorte de salle à manger salon prenait le reste de la place disponible, non sans oublier un assez grand espace vide au centre. Le Gandawisk s'assit sur le lit, et regarda l'enfant d'un air paternel.
  -Tu peux parler à présent, dit-il d'une voix chaude et grave.
  -Merci maître, répondit le jeune humain d'un ton enjoué. Pouvez-vous me dire à présent pourquoi nous sommes venus ici ? Normalement nous n'intervenons pas là où se trouve l'Empereur !
  -Ta question trouvera sa réponse dans d'autres questions, mon jeune ami. Que sommes-nous ?
  - Des Maîtres d'Armes, continua le garçon, d'un air interrogateur. Mais je ne comprends pas...
  -Ah...L'impatience est une vertu en théorie et un défaut en pratique, reprit le Gandawisk, toujours aussi doucement. Quels sont les attributions des Maîtres d'Armes ?
  -Nous veillons au bon ordre de l'Empire, répondit le garçon. Nous arrêtons les voleurs, nous protégeons les civils...ce genre de choses...
  -Donc nous ne sommes qu'une force de police ?
  -Non...nous intervenons lorsque la Police Impériale nous le demande, enfin, normalement...Nous pouvons agir de notre propre chef, enfin je crois.
  -En effet. Et pourquoi avons-nous ce rôle ?
  -Parce que nous sommes des Maîtres d'Armes, maître. Je ne comprends toujours pas, dit le garçon, dont l'expression variait entre la contrariété et le questionnement.
  -Ce qui veut dire ? continua le maître sans se départir de son sourire et de son air paternel. Qu'est-ce qui fait de toi ou de moi un Maître d'Armes ?
  -Nous pouvons tirer de chaque chose une arme, en temps normal...Il suffit d'utiliser notre pouvoir, c'est ça ?
  -Exact. Nous avons le pouvoir d'influer sur la matière et parfois l'esprit. Quels sont les trois préceptes de notre ordre ?
  -Volonté...récita le jeune garçon, Autorité et Réalité...
  Le maître se leva.
  -La Volonté, dit-il d'une voix forte et assurée. Ton esprit imprime sa volonté sur un objet.
  Il prit un drap du lit et le tia fortement. En passant près d'un vase, le tissu coupa le métal, et le vase tomba, ses deux moitiés bien distinctes.
  -J'ai Voulu que ce drap coupe le vase. Le geste est venu de moi.
  Le vase bougea timidement, puis se recolla brusquement et revint sur la table.
  -L'Autorité. J'ai ordonné au vase de redevenir comme il était. Il a obéit à mon ordre. Volonté et Autorité permettent d'agir sur ?
  -La Réalité, termina l'enfant. Je sais tout cela maître. On me l'a souvent fait apprendre. Mais ça ne me dit toujours pas ce que nous faisons ici.
  -Alors tu apprendras que nous sommes ici à la requête de l'Empereur. Les Maîtres d'Armes, en raison de leurs talents, servent également d'espions, de guerriers d'élites, voire d'assassins.
  -Assassins ? J'epsère que nous servirons plutôt d'espions...je n'ai pas tellement envie de tuer les gens moi.
  -Tu ne tueras personnes, dit le Gandawisk en sifflant, ce qui équivalait à un rire. Je m'occuperais probablement du sale travail. Tu ne maîtrises pas encore assez l'Autorité, même si tu te débrouilles avec la Volonté. Et tu sais que l'Autorité est nécessaire pour devenir un membre accompli de l'ordre.
  -Oui, maître, répondit le garçon, la mine basse. Dites, on peut manger ? reprit-il en redressant la tête, l'air enjoué. J'ai faim moi...
  -Entendu, dit le maître en riant. J'appelle un serviteur, et nous verrons ce qu'il y a.





A suivre.